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  • : Le blog de Asnous
  • : Points de vue d'un Rennais sur l'urbanisme, l'environnement et divers sujets de société.
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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 20:16

Tiens, cela faisait un an que je n'avais pas jeté un coup d'œil à ce blog. Depuis, j'ai rêvé d'une autre vie, m'en suis approché via ma formation. Pendant un an, j'ai suivi la première année d'un Master MEEF (enseignement) et j'ai été nommé dans une école privée faisant partie d'un réseau d'enseignement « alternatif », mais sous contrat cependant. L'année de formation a été exceptionnelle, tant du point de vue humain que de celui des enseignements. J'ai été impressionné par les convictions politiques et humaines de ces jeunes collègues et stagiaires qui, pour la plupart, ont encore moins de trente ans. J'ai donc, pendant un an, vécu dans un environnement où, parler de ses lectures, s'intéresser à diverses formes d'art, laisser place à la fantaisie était simplement permis. À titre personnel, j'ai apprivoisé mes peurs, celles qui m'ont plongé dans une dépression il y a trois ans. J'ai approfondi ma connaissance de la langue bretonne, chose qui était fondamentale pour moi.

J'ai été nommé à plein temps à la rentrée dans une école. J'ai une très petite classe, mais je dois cependant gérer des enfants avec quelques lacunes, deux d'entre eux ayant des difficultés comportementales ou cognitives. Et là, même si les conditions sont assez confortables (à part la photocopieuse qui fait des caprices chaque matin),  je suis incapable de mettre le nez dans mes préparations le soir après la journée de classe. J'ai beau faire, ça coince, ça bloque. J'ai compris immédiatement que j'avais besoin de séparer le monde professionnel de celui de la maison. J'ai donc demandé la réintégration de mon entreprise d'origine, avec laquelle mon contrat est simplement suspendu. Je peux le faire durant ma période d'essai dans mon métier d'enseignant.

« Réflexion de gens gâtés ! » diront les lecteurs. Oui, c'est exactement cela. Mon salaire a baissé de 2000 euros entre mon ancien poste et le nouveau. Et le retour à la grande ville me fait mesurer l'inconfort que cela représente. Les verres en ville, les soirées ciné, les bons vins à l'apéro, c'est à dire tout ce qui compensait une vie professionnelle peu exaltante, eh bien je le perds. La nouvelle vie professionnelle ne m'offrant finalement pas ce que j'espérais, je fais un rapide calcul mesquin et matérialiste et je reviens donc à la situation initiale, en réfléchissant à un nouvel équilibre de vie.

Voilà, c'est loupé pour la reconversion ! Je ne regrette cependant rien. Et je vais maintenant m'occuper de moi.

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6 avril 2017 4 06 /04 /avril /2017 16:39

We are human, we are angel
We have feet and wish for wings
We are carbon, we are ether
We are saints, we are kings
Why must we die
Why must we die

Il s'agit d'un extrait d'un texte chanté par les Soeurs Mc Garrigle. La musique, qui se transforme petit à petit en une espèce d'incantation, ne permet pas de résoudre le mystère de notre mort future, inacceptable pour l'humain qui a conscience de sa transcendance.

Mais en attendant, nous sommes bien, pour reprendre leurs mots, des Rois, dans Anges et constitutifs de l'Ether. Cette noblesse ou cette transcendance (qui n'est peut-être qu'une illusion décidée à partir de notre matérialité), si nous en faisons un postulat de nos vies, devrait nous inciter à nous respecter. Nous méritons mieux que le labeur pour autrui, maintenu à grand renfort de culpabilité. Soyons les aristocrates de nos vies, jouons avec de beaux gestes et élégance, pas aux pieds des autres, dans la sueur et la poussière.

Nous sommes des Rois.

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3 avril 2017 1 03 /04 /avril /2017 17:40

D'aussi loin que je me souvienne, les journées de travail ont toujours été longues. Sans être capable de prendre conscience de mon désintérêt, mon attention était portée avant tout sur la fin de la journée.

Avant le travail

Quelle désillusion cette entrée à l'université où, loin de ce qu'évoque ce nom, j'ai finalement vu se réduire la liste des domaines étudiés. Auparavant, le lycée m'ouvrait alternativement au sciences, au lettres ou à l'Histoire. Soudainement, j'ai dû me consacrer à des études techniques et à elles exclusivement. Il faut cependant que je reste honnête : mon bagage culturel ne me permettait pas autre chose à cette époque. Ni mon milieu social d'origine, ni de quelconques dispositions personnelles ne me permettaient de me sentir légitime au sein d'un cursus littéraire. A condition que la pression sociale ne l'y incite, ce qui a été mon cas, l'enfant d'ouvrier s'élèvera socialement dans la qualification technique. C'est un début d'émancipation, mais celle de l'Être attendra un peu plus.

La méconnaissance de soi

Heureux l'enfant à qui on a appris à expérimenter diverses choses, qu'on a laissé avec bienveillance se tromper et réessayer. Heureux l'enfant qui a pu comprendre très tôt la diversité du monde et des expériences humaines au milieu de celui-ci. Savoir que ses envies ont une valeur et que ses dégoûts sont respectables est un trésor, on l'appelle l'estime de soi.

A l'inverse, celui a qui on a rabâché qu'on ne fait pas ce qu'on veut dans la vie intégrera la souffrance d'une vie perdue à devoir la gagner.

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30 mai 2016 1 30 /05 /mai /2016 21:56

Cette satanée boule dans la gorge revient maintenant chaque jour. Le week-end dernier j'ai appris à exprimer distinctement mes désirs et mes peurs. C'est un progrès. Mes désirs : quitter ce travail et aller vers ce qui me fait rêver. Mes peurs : les difficultés matérielles et le regard des autres qui ne comprendront pas comment on peut quitter ce bon boulot bien payé. Mais n'ayant qu'une vie, soit elle continue de ressembler à une petite mort, soit je vais vers mes rêves. Mes peurs sont là, je dois les admettre. Je dois don admettre cette dualité entre désirs et peurs et l'intégrer, ce qui est une vraie démarche de responsabilité.

Mais ceci étant admis, il faut tenir au quotidien, allumer chaque jour cet écran d'ordinateur et sentir ce refus d'en faire plus. Les mots de cette entreprise m'irritent, les T-shirts à son effigie portés lors de la course à pied des salariés m'agacent, son jargon m'est insupportable.

Ce matin, ravalant ma salive, j'ai informé mon chef que je voulais partir. Demain, je dois parler au médecin du travail. Il me faut un long repos avant de me reconvertir. Je ne veux pas me retrouver sans ressources mais attendre un an pour un CIF est irréaliste. Je ne sais pas comment faire. J'ai retenu mes larmes au travail ce soir, la boule dans la gorge me fait vraiment mal alors qu'elle n'était jusqu'ici qu'une gêne.

Ce soir c'était l'anniversaire de ma fille, une ado pleine de vie et de joie, bientôt une jeune femme. Je suis fier d'elle.

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15 octobre 2014 3 15 /10 /octobre /2014 13:18

Je voulais dire que j'ai passé vingt ans de ma vie à faire un métier que je n'aime pas. Évidemment, c'est une souffrance, avec maintes répercussions sur d'autres aspects de ma vie. Pourtant, avec le recul, je ne m'en plaindrai pas. D'ailleurs, se plaindre ne sert à rien. Se plaindre reviendrait à lancer un appel au secours dont personne ne se soucierait. Il s'agit donc bien de dire, expliquer.

En vingt ans j'ai mis beaucoup d'énergie dans ce travail, dans le domaine de l'informatique et des télécoms. Je n'ai pas eu le courage de changer, mais celui de tenir. La compensation matérielle est une solide laisse à laquelle on s'accroche.

La seule chose que je peux reprocher à ceux qui m'ont éduqué est de ne pas m'avoir insuflé l'estime de moi-même. Sûr de ma valeur, j'aurai pu embarquer ma famille dans mes changements, j'aurais balayé les jugements des autres proches.

Il y a eu de courtes périodes de déprimés, plusieurs arrêts de travail d'une semaine chacun, quelques comprimés d'anxiolytiques, et puis ça repartait. Les prochaines vacances étaient là pour faire le vide et puis je me redonnais des éléments de motivation, jusqu'à me refaire mal.

Fin décembre 2015, la décompensation a été violente. Une rupture amoureuse l'a amorcée. J'ai été arrêté trois mois. J'ai accepté de l'appeler dépression. Je l'ai laissée venir, j'ai mis ma sensibilité à nu. J'ai pris conscience de mes différents états, je n'ai pas nié cette éternelle boule dans la gorge. J'ai cessé de fréquenter les gens qui dénigraient mes rêves, les réalistes cyniques, les pisse-froid, ceux qui vous disent qu'il y a pire plutôt que de rêver avec vous en reconnaissant notre valeur. J'ai dessiné, écouté de la musique, visité des expositions artistiques, randonné. J'ai rencontré des gens eux-même en rupture, sensibles, qui voulaient s'approcher de leurs rêves. Depuis plusieurs années, d'ailleurs, je commençais à rencontrer des artistes. Je crois que c'est à leur contact que mes carapaces ont commencé à tomber.

Une fois rétabli, apaisé, j'ai repris le travail. Je me rends compte que les carapaces se reconstruisent au contact de cet environnement. Je sais que je dois changer de métier. Pour la première fois, j'ai les moyens financiers de tenir un an sans travailler. Je creuse les pistes et j'analyse ce qui m'entoure.

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