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15 octobre 2014 3 15 /10 /octobre /2014 13:18

Je voulais dire que j'ai passé vingt ans de ma vie à faire un métier que je n'aime pas. Évidemment, c'est une souffrance, avec maintes répercussions sur d'autres aspects de ma vie. Pourtant, avec le recul, je ne m'en plaindrai pas. D'ailleurs, se plaindre ne sert à rien. Se plaindre reviendrait à lancer un appel au secours dont personne ne se soucierait. Il s'agit donc bien de dire, expliquer.

En vingt ans j'ai mis beaucoup d'énergie dans ce travail, dans le domaine de l'informatique et des télécoms. Je n'ai pas eu le courage de changer, mais celui de tenir. La compensation matérielle est une solide laisse à laquelle on s'accroche.

La seule chose que je peux reprocher à ceux qui m'ont éduqué est de ne pas m'avoir insuflé l'estime de moi-même. Sûr de ma valeur, j'aurai pu embarquer ma famille dans mes changements, j'aurais balayé les jugements des autres proches.

Il y a eu de courtes périodes de déprimés, plusieurs arrêts de travail d'une semaine chacun, quelques comprimés d'anxiolytiques, et puis ça repartait. Les prochaines vacances étaient là pour faire le vide et puis je me redonnais des éléments de motivation, jusqu'à me refaire mal.

Fin décembre 2015, la décompensation a été violente. Une rupture amoureuse l'a amorcée. J'ai été arrêté trois mois. J'ai accepté de l'appeler dépression. Je l'ai laissée venir, j'ai mis ma sensibilité à nu. J'ai pris conscience de mes différents états, je n'ai pas nié cette éternelle boule dans la gorge. J'ai cessé de fréquenter les gens qui dénigraient mes rêves, les réalistes cyniques, les pisse-froid, ceux qui vous disent qu'il y a pire plutôt que de rêver avec vous en reconnaissant notre valeur. J'ai dessiné, écouté de la musique, visité des expositions artistiques, randonné. J'ai rencontré des gens eux-même en rupture, sensibles, qui voulaient s'approcher de leurs rêves. Depuis plusieurs années, d'ailleurs, je commençais à rencontrer des artistes. Je crois que c'est à leur contact que mes carapaces ont commencé à tomber.

Une fois rétabli, apaisé, j'ai repris le travail. Je me rends compte que les carapaces se reconstruisent au contact de cet environnement. Je sais que je dois changer de métier. Pour la première fois, j'ai les moyens financiers de tenir un an sans travailler. Je creuse les pistes et j'analyse ce qui m'entoure.

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